Retour sur la rencontre de la classe de 2de01 avec Polina Panassenko
Les élèves de 2de 1 :
Nous avons eu le plaisir de rencontrer Polina Panassenko le 8 février en visioconférence.
C’était une expérience intéressante, nouvelle pour certains. Nous avions préparé une scénographie en plusieurs étapes. Tout d’abord, un élève a lu un extrait du poème de Sergueï Essenine (en russe).
(…)
Si la troupe des anges me hèle:
« Fuis la Russie, viens au paradis ! »
Je dirai : « Que m’importe le ciel,
Laissez-moi vivre dans ma patrie ! »
Sergueï Essenine, “Oh toi, ma douce Russie”, 1914, dernière strophe
Nous l’avions choisi parce c’est un morceau cher aux yeux du personnage de Polina ; en effet, ce dernier lui rappelait son grand-père qui avait décidé de rester en Russie.
S’ensuivit la mise en scène de notre entrée un par un sur la musique de Leonid Outiossov qui est également la musique préférée de Polina et de son grand-père. L’autrice a été émue par ce début surprenant. (Leonid Outioussov : https://www.youtube.com/watch?v=CKLh_VfyzTQ)
Après la présentation de la biographie de l’autrice, une élève a analysé la première de couverture de l’édition “livre de poche”. Polina Panassenko nous a expliqué que son éditeur trouvait toutes ses propositions laides (elle les appelle des “imoches”). Alors nous lui avons proposé une “imabelle” 😉 : une première de couverture conçue par deux élèves de notre classe dont l’une a procédé à la réalisation et l’autre à la présentation.
Ensuite une élève a proposé deux interprétations du titre puis deux élèves ont donné leur avis sur le choix de ce titre. Elle, de son côté, avait proposé à son éditeur le titre “Za bougrom” signifiant littéralement “derrière la colline”, une expression populaire qui désigne les Russes résidant à l’étranger, mais cela lui a été refusé car cela n’aurait rien évoqué au lecteur : un titre doit être accrocheur.
Nous avons ensuite proposé une mise en scène comique du passage où Polina se trouve confrontée aux difficultés de reprendre son prénom de naissance (“Caroline !!!!! On a un problème!!”); puis nous avons enchaîné avec une alternance entre lecture expressive d’extraits et questions. Elle nous a expliqué que ce n’était pas une autobiographie même si elle s’est inspirée de certains faits de sa vie. Sur ses choix d’écriture, il ressort qu’elle écrit de façon désordonnée et fragmentée pour ensuite reconstituer l’œuvre (comme une partition musicale). Le temps qu’elle utilise principalement est le présent étant donné qu’elle est comédienne et que cela lui semble plus spontané. Elle use aussi de ses émotions comme moteur d’écriture, des sonorités (elle relit tout ce qu’elle écrit à voix haute, en mouvement et elle souligne le fait qu’elle retravaille les phrases plusieurs fois).
Nous finissons cette rencontre riche en émotions et en échanges par une version moderne des “Fenêtres de Moscou”, écrite et interprétée par une ancienne élève du lycée Descartes, Aurore Voilqué ! Aurore Voilqué Trio : https://www.youtube.com/watch?v=S53FXpE9tnA
Avis personnel des élèves sur la rencontre :
– J’ai bien aimé rencontrer l’écrivaine du livre Tenir sa langue parce qu’on a pu avoir des réponses que sans la rencontre nous n’aurions pas pu avoir. Mais aussi le fait qu’elle soit une comédienne fait que la manière dont elle fait les choses les rendent plus naturelles. (Nada)
Avis personnel des élèves sur l’oeuvre de Polina Panassenko :
– J’ai beaucoup aimé lire l’œuvre de Polina Panasenko puisque nous, Marocain.e.s majoritairement étant dans le système français, pouvons nous identifier notamment avec la question de la langue : passer du darija au français et du français au darija selon le lieu où l’on se trouve. En plus, l’œuvre a été écrite d’une manière qui, pour moi, était facile à lire, rendant la lecture plus fluide. (Nada)
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